Materiality and the definition of drawing: a global approach (16th - 21st centur

Rhône » Expositions, Visites et Découvertes

- En Europe, depuis Vasari, le dessin est subsumé sous une catégorie intellectuelle : le disegno. Cette appréhension théorique a minoré la matérialité du dessin, jusqu’à reléguer son actualisation matérielle à un rang secondaire. Pourtant, la matière du dessin, composé au minimum d’un support et d’un composé traçant, est fondamentale dans sa définition : c’est la nature du support (papier ou parchemin) qui détermine aujourd’hui la catégorie « dessin » en histoire de l’art, dans les musées ou sur le marché. À l’échelle globale, les ambiguïtés sont accentuées. En Chine ou en Iran, le papier est le support de ce qui est appelé la peinture : le dessin devient l’objet d’une catégorie indépendante seulement dans un cadre d’analyse occidental. Dans les musées, est alors dessin persan ou chinois - et non plus peinture - un objet non plus défini par le papier mais par le trait, l’absence de couleur ou le caractère préparatoire. Au risque de la contradiction avec les typologies de l’art occidental, les pratiques muséales remettent en question la définition matérielle du dessin. De même, le travail de conservation et de restauration, ainsi que la rédaction de catalogues et de monographies, ont été façonnés par la matérialité paradoxale du dessin. La session souhaiterait poser la question des interactions entre matérialité et définition du dessin par la prise en compte des matériaux concrets - supports, outils, techniques - utilisés dans des contextes géographiques différents. En privilégiant une approche globale, de temps long, les communications pourront se demander : comment les matériaux du dessin ont forgé son lexique ; comment la définition muséale du dessin, « œuvre sur papier », s’est imposée, avec desmodalités différentes selon les aires géographiques ; comment la matérialité des œuvres a déterminé, pour des techniques regardées comme hybrides (miniature, pastel), soit leur inscription soit leur rejet dans la catégorie dessin, notamment hors de la tradition occidentale ; comment la matérialité du dessin est appréhendée, parfois invisibilisée, en regard de la matérialité des œuvres pour lesquelles il est souvent préparatoire ; comment a évolué la perception du papier (intérêt pour sa qualité, sa provenance) et comment a été réévalué son agency, notamment en lien avec l’estampe. La session souhaite stimuler la discussion entre chercheurs, conservateurs et restaurateurs impliqués dans la manipulation quotidienne des dessins et des œuvres hybrides dont la définition affecte celle du dessin. Elle reflétera la diversité des lieux où matérialité et typologie du dessin ont convergé, dans les collections, les musées ou le marché, par l'écriture ou le maniement des œuvres. L'échelle globale de l'enquête fera apparaître la diversité des lieux, géographiques et institutionnels, où matérialité et définitions ont ainsi été croisées. La temporalité étendue, de Vasari à nos jours, permettra d'observer les développements de l'étude de la matérialité du dessin sur le temps long, pour montrer que les recherches actuelles continuent à façonner sa théorie et remettent en question les présupposés historiographiques. Interventions : Sussan BABAIE - Is a drawing the same as a tarh and tarrahi? Material translation from Perso-Arabic work on paper to the museum categories for paper things from ‘Elsewhere’ Jennifer PURTLE - Did Chinese painters draw?: Dong Qichang, Matteo Ricci, and the material epistemologies of graphic representation in seventeenth-century China Danielle CANTER - Drawing Impressions: Interrogating the Hybrid Identity of Monotype Silvia MASSA - Cut, paste, paint, repeat. The challenges of retouched drawings in the Dresden Kupferstich-Kabinett

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Lieu de l'événement :

Salle Saint-Clair 1
Centre de congrès de

69006 Lyon

Dates et horaires :

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