Le pouvoir de l’empreinte : matières brutes et ductiles de l'Antiquité à nos jou

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- Héritière d’une conception idéaliste de l’art, longtemps l’histoire de l’art a négligé tout un ensemble de productions qu’elle jugeait mineures, parce que produites en série. Si la modernité a inventé la hiérarchie des genres, les sociétés traditionnelles attribuaient des fonctions spécifiques à telles ou telles productions quel que soit leur mode de fabrication. Au Moyen Âge ce mode de production était paré de vertus supérieures, il garantissait l’authenticité (sceaux), la bonne monnaie, pour les enseignes de pèlerinage la protection et soin, sans parler du statut des hosties. Les différents procédés aboutissant à une « ressemblance par contact » (Didi Hubermann), permettent de travailler de très larges gammes de matériaux disposant eux-aussi de vertus propres. L’objet de cette session est d’interroger les différents usages culturels attachés aux matériaux fragiles, ductiles et/ou consommables afin de déconstruire les catégories séparant le savant du populaire, le grand du petit, l’unique de la série. Pour ce faire nous souhaitons intégrer à la réflexion les pratiques d’autres continents sans nous limiter à une approche strictement historienne de l’art. Les communications s’organiseront autour de trois axes : l’estampage, le moulage et la consommation des images, sous la forme de tables rondes. Un geste unique sur une matière brute produisant de l’authenticité Il s’agira d’interroger la notion de « vérité » du matériau. Dans le cas du sceau par exemple, le scellage opère en un geste unique une double transformation, celle d'une matière inerte en un signe efficace et celle d'un élément de discours en acte juridique. Il conviendra d’interroger la gestuelle de la frappe, de la pression ou du moulage comme geste de vérité, gestuelle consacrant la matière en tant que garantie d’authenticité ; on pourra également s’interroger sur l’implication physique du praticien. Une transformation transitoire du matériau Cet axe s’intéressera aux productions nécessitant une transformation transitoire du matériau pour accueillir la forme (plâtre, gypse, ciment). Ce processus implique que la matière liquéfiée, recouvrant sa nature matérielle primitive adopte la forme que le moule lui impose. La transformation s’opère alors non pas dans la matière elle-même mais dans la transformation de sa surface (peinture, dorure). Quel est le statut de l’ornement dans le cadre de ces productions sérielles ? Des œuvres consommées : questionnement autour de l’outil Le dernier axe sera l’occasion d’aborder des productions ignorées par les historiens de l’art, des œuvres sérielles que l’on consomme. Ce processus de manducation impliquant nécessairement la disparition de l’œuvre alors même que l’outil perdure. On pourra s’interroger sur le statut de ces objets consommés et des outils qui permettent de les produire, mais aussi sur l’iconographie : quelle est la valeur de l’ornement sur ces objets consommés ? Cet axe pourrait être l’occasion d’interroger la transgression que ce type de consommation représente (anthropophagie symbolique). On pourra s’interroger sur le statut patrimonial de l’outil. À partir de quand le moule peut-il devenir une œuvre d’art ? Interventions : V.E. MANDRIJ - Generating Images of Butterflies through Contact: The Lepidochromy Technique Stefano DE BOSIO - (Im)prints: Sulphur casts as simulacra and matrices Milena GALLIPOLI - Stone, paper, plaster. Materiality, production and circulation of moulds and casts from Mesoamerican archaeological material in Berlin Léonard POUY - Deference and Repetition. The art of molded enamel miniature portraiture under Louis the XIVth

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Lieu de l'événement :

Salle Rhône 3A
Centre de Congrès de

69006 Lyon

Dates et horaires :

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