Le plâtre, au-delà du transitoire 1/2

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- Ces dernières années, les publications sur le plâtre se sont multipliées, qu’il s’agisse d’actes de colloques (A. Alexandridis, L. Winkler-Horaček [dir.], Destroy the Copy – Plaster Cast Collections in the 19th–20th Centuries, Berlin, 2022 ; T. Lochman, M. Guderzo [dir.], Il valore del gesso come modello [... ], Possagno, 2017 ; E. Marchand, R. Fredericksen, Plaster Casts, Making, Collecting and Displaying from Classical Antiquity to the Present, Berlin, 2010), d’ouvrages généraux (G. de Laubier, G.-L. Barthe, Plâtres en majesté, l’univers du plâtre, Paris, 2023), ou de numéros de revues scientifiques (Technè, 51, 2021 ; Sculpture journal, 28-3, 2019 ; In situ, 28, 2016). Le plus souvent, le plâtre est étudié sous un angle unique, il est mentionné comme étape dans le processus créateur. Le plâtre est en effet souvent un matériau « utilitaire », destiné à préparer une sculpture dans un matériau définitif. L’œuvre de plâtre est alors transitoire, vouée à disparaître en raison de sa fragilité ou de sa faible valeur. L’article de Jacques de Caso, « Alors, on ne jette plus ? » (La sculpture du XIXe siècle, une mémoire retrouvée, Paris 1986, p. 18-21) a permis de prendre conscience d’un écueil patrimonial. Nombre de collections de plâtres d’ateliers, ou de copies majeures étaient jusqu’alors abandonnées dans les réserves, dans un piteux état, voire purement supprimées. De multiples campagnes de réhabilitation ont permis de les redécouvrir ces fonds et de saisir leur importance. L’une des manifestations les plus remarquables de cette réhabilitation est l’ouverture en 2018 de la galerie des sculptures du Petit Palais constituée de modèles auparavant entreposés dans les réserves d’Ivry-sur-Seine. Le dépassement du seul critère de valeur du matériau pour juger de la qualité d’une sculpture est donc un mouvement récent. Si le plâtre est visible dans nombre d’institutions muséales, il convient toutefois de remarquer que seuls deux types de plâtres sont valorisés, les modèles ou maquettes, et les collections de moulages. L’usage du plâtre demeure donc figé dans son statut transitoire, il n’aurait de sens que par rapport à une œuvre antérieure ou postérieure. Cette logique chronologique prive l’histoire de la statuaire d’une étude du plâtre comme médium véritable, possédant des qualités esthétiques propres, recherchées par les praticiens et les artistes, ou permettant de se libérer de l’économie usuelle de la statuaire et ainsi se libérer de la norme. La session vise précisément à sortir de l’appréhension du plâtre comme d’un substitut, et ainsi interroger les formes de l’achèvement par le plâtre. Il s’agira de déterminer comment cette technique peu coûteuse, liquide, engendre des résultats pratiques et artistiques singuliers, voire une esthétique qui lui est propre. Interventions : Lionel ARSAC - Le cas du stuc dans les Grands Appartements du château de Versailles María Teresa CRUZ YÁBAR - Plaster sculpture in the second half of the 18th century in Madrid Linda HINNERS - Plaster and Gender? A feminist perspective on materiality, conservation and historiography

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Lieu de l'événement :

Salle Saint-Clair 3A
Centre de Congrès de

69006 Lyon

Dates et horaires :

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