Le corps en jeu(x)

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Le corps en jeu(x)

Nuit européenne des musées 2024 Zadkine. Le Corps en jeu(x) Cette année, à l’occasion des Jeux Olympiques, un parcours spécifique, intitulé « le corps en jeu(x) », a été mis en place dans les salles 2 et 3 du parcours, ainsi que dans l’atelier du jardin qui clôt la visite. Zadkine ne pratique pas de discipline sportive, mais, comme de nombreux sculpteurs, il s’intéresse au thème du corps en mouvement. Dès les années 1920, il dessine et sculpte avec prédilection des acrobates, des jongleurs et des danseurs, autant de sujets qu’il associe à la joie de vivre et à la fête. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le thème du corps en mouvement prend une signification plus sombre. Les joyeux acrobates deviennent de farouches lutteurs dont les membres disloqués semblent annoncer le corps torturé de La Ville détruite, la grande œuvre de Zadkine inaugurée en 1953 à Rotterdam. Le corps en jeu(x) Les années 1920-1930 sont décisives pour la carrière de Zadkine. De 1920, année où il organise sa première exposition personnelle dans son atelier de la rue Rousselet, jusqu’à 1933, date de sa première rétrospective organisée au Palais des Beaux-arts de Bruxelles, Zadkine obtient progressivement la reconnaissance de critiques et de collectionneurs importants. Au début des années 1920, influencé par le cubisme, il réalise des sculptures dont les formes géométriques tendent vers l’abstraction, comme L’Accordéoniste. Il s’écarte cependant rapidement de ce courant, qui lui semble brider son propre tempérament artistique, lyrique et expressif. Si Zadkine n’abandonne jamais la taille directe, sa pratique nouvelle du modelage du plâtre et de la terre lui permet alors d’introduire du mouvement et de la souplesse dans ses créations. Animés d’une vie joyeuse, les corps dansent, courent et se déploient librement dans l’espace. Exceptionnellement réunis, les trois groupes des Ménades, des Joueuses à la balle et de Jeux de Grâces, illustrent cette orientation nouvelle. Si l’artiste emprunte à l’Antiquité ses figures ou bien les drapés qui soulignent la vivacité des gestes, il puise aussi au répertoire du cirque : acrobates et jongleurs peuplent dès les années 1920 de grandes gouaches aux couleurs vives. Sculpteur à l’invention foisonnante, Zadkine pratique en effet aussi le dessin de façon constante. Dans les années 1950 et 1960, il revient sur ces thèmes qu’il affectionne : acrobates tracés d’une ligne claire, danseuses ou femmes courant dans des compositions aux couleurs vibrantes. Les Travaux d’Hercule Durant la Seconde Guerre mondiale, Zadkine est contraint à l’exil en raison de ses origines juives. Il quitte la France pour les États-Unis en juin 1941. Installé à New York, il loue un atelier à Greenwich Village et se remet au travail. Inquiet, manquant d’argent, Zadkine sculpte moins durant cette période, mais il lit beaucoup. Il redécouvre ainsi le mythe d’Hercule, qu’il interprète à la lumière des évènements tragiques du temps, et qui lui inspire une série de dessins. « Je me mis à dessiner les « Travaux d'Hercule », durant les soirées de 1943-1944, au milieu des hurlements et des cris désespérés qui me venaient de l'Est. Vraiment, je ne pouvais penser qu’à ce qui se passait « là-bas », écrit-il dans ses mémoires. Exécutée à la plume et encre noire, la série fait l’objet en 1960 d’une édition en lithographie dont sont issues les planches présentées ici. Qu’il terrasse l’hydre de Lerne ou bien le lion de Némée, c’est dans un corps à corps mouvementé qu’est saisi le héros grec. Le traitement graphique met en valeur sa musculature, rendue grâce à des hachures vigoureuses et magnifiée par de puissants clair-obscur, qui rappellent les Désastres de la guerre de Goya. Les Travaux d’Hercule n’offrent en effet nullement une image héroïque de la lutte. C’est bien plutôt l’horreur et la violence des hommes que représente Zadkine: « mes dessins étaient comme une sorte de narration de la fureur de tuer, fureur qui a embrasé toute la terre, l'enveloppant d'un linceul troué par la grêle du sang et des souffrances. » Zadkine et la sculpture monumentale Dès 1914, Zadkine crée des œuvres monumentales. À l’instar du Prométhée, plus tardif, présenté dans cette salle, ce sont pour l’essentiel des figures sculptées en taille directe dans des troncs colossaux dont la forme et la matière inspirent l’artiste. Après la Seconde Guerre mondiale, alors que la reconstruction des villes renouvelle « la vocation de la sculpture à s’inscrire dans l’espace public », Zadkine répond à plusieurs commandes de monuments. Il peut alors donner corps à ses projets, dont certains, comme le monument à Jarry, ont été conçus à la fin des années 1930. Le plus célèbre est La Ville détruite, une figure en bronze de six mètres de haut, inaugurée à Rotterdam en 1953. Surnommée parfois « le Guernica de la sculpture », cette œuvre commémore les bombardements qui anéantirent la cité portuaire, et dénonce l’horreur et l’absurdité de la guerre. Jusqu’à la fin de sa carrière, la question de la monumentalité intéresse l’artiste, qui adapte au format monumental certaines de ses œuvres abstraites, comme La Forêt humaine, commandée en 1960 pour le siège d’une fondation à Jérusalem, ou La Demeure, inaugurée en 1963 à Amsterdam. Le corps en lutte De retour en France en 1945, Zadkine n’oublie pas les œuvres créées lors de son exil aux États-Unis. Elles lui servent de matrice pour renouveler sa création qui évolue vers des formes plus abstraites, souvent inspirées du monde végétal. Le thème du corps en lutte, largement exploré avec les Travaux d’Hercule, continue d’occuper l’artiste. Le personnage de La Ville Détruite, sorte d’Arlequin désarticulé et désenchanté, doit ainsi beaucoup aux lutteurs des années 1940, comme le montre les magnifiques dessins préparatoires au monument. Dans les années 1950-1960, Zadkine revient sur le thème du combat, mais sur un mode abstrait et symbolique, presque totalement désincarné. Avec la sculpture intitulée Combat, datée de 1960, seules deux mains sont représentées, l’entrelacement des doigts venant seul rappeler l’enchevêtrement des corps et la violence de la lutte. www.zadkine.paris.fr Entrée libre et gratuite dans la limite de la jauge du musée De 19h à 23h dernière entrée 22h30

Tarifs : Entrée libre et gratuite sans réservation dans la limite de la jauge du musée - dernière entrée 22h30

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Lieu de l'événement :

Musée Zadkine
100 bis rue d'Assas

75006 Paris

Dates et horaires :

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Contacts :

Téléphone : 01 55 42 77 20
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