Arts en marge, matières et matérialités 1/2

Rhône

- Apparu à l’été 1945, le concept d'Art Brut visait à remettre en question la matérialité de l'art, le goût et les valeurs académiques. Dans une perspective avant-gardiste contemporaine du Surréalisme, Jean Dubuffet inventait un nouveau regard qui éclairait la production d’objets faits en marge des réseaux de l’art officiel, par des créateurs – souvent autodidactes – œuvrant en dehors des circuits artistiques professionnels. Au même moment, dans des zones géographiques différentes, d’autres artistes- collectionneurs, intellectuels et médecins s’intéressaient aux périphéries de l’art et à l’autodidaxie. Aujourd’hui, la globalisation et l’essor du numérique ont fait se dissoudre les contours européo-centrés tracés par Dubuffet. La notion d’Art Brut s’est exponentiellement élargie aux autres continents : Afrique, Asie, Amériques, Océanie. L’Art Brut dialogue avec d’autres appellations relevant historiquement des arts de la marge – Outsider Art, Self-Taught Art, Folk Art, Aboriginal Art, Visionary Art, Vernacular Art – mais aussi avec l’art contemporain et les collections plurielles de musées encyclopédiques. Les œuvres qui y sont associées, souvent réalisées avec des matériaux inattendus et mettant en œuvre des procédés originaux, continuent d'interroger la pratique artistique, les catégories et les périphéries de l’histoire de l’art, les dispositifs d’exposition, ainsi que les méthodes de conservation- restauration. Cette session vise à ouvrir des perspectives de recherches nouvelles dans une double approche universitaire et patrimoniale. L’analyse des qualités matérielles de ces œuvres - de leur contexte de création à leur espace de réception - permet une nouvelle compréhension de ces concepts, devenus catégories dans le champ de l’art contemporain. Notre session intègre, non seulement les "peintures, dessins, sculptures" recherchées par la Compagnie de l'art brut en 1948, mais aussi des mediums artistiques actuels et des formes d’expression multidisciplinaires. Notre session propose les pistes suivantes : Matérialité, savoirs et savoir-faire: Que nous apprennent les matériaux, les formats, l’état de conservation sur les processus créateurs, les intentions de l’artiste, ses connaissances ? Comment des savoir-faire traditionnels s’articulent-ils avec des innovations personnelles ? Aujourd’hui, comment les artistes des peuples autochtones du Canada et d’Australie réinventent des pratiques ancestrales ? Inscriptions sur la matière, écrire sur la matérialité des arts en marge : Comment se construit la relation de sens entre le support, l’inscription et l’intitulé ? Quels « mythes » (Barthes) se construisent autour de la matérialité des œuvres en marge ? Quels discours en fonction de quelles ères culturelles ? Exposer et restaurer les œuvres en marge : Quelles pratiques muséographiques et méthodes de conservation-restauration, ces œuvres exigent-elles ? Comment les artistes en marge pensent-ils la présentation matérielle et la conservation de leurs œuvres ? En quoi les œuvres en marge et les dispositifs des artistes eux-mêmes invitent-ils à repenser les pratiques patrimoniales ? Archiver la matérialité: Comment penser, constituer et préserver les archives des créations en marge ? A partir de quelles traces matérielles ou immatérielles, archivables ou inarchivables ? Interventions : Pauline GOUTAIN - Slavko Kopac, un matériologue aux manettes de l'Art Brut Raphael KOENIG - Will to Power: Reframing Jean Dubuffet’s ‘matiérisme’ Velebita KORIČANČIĆ - Palimpsest Matters: Materiality in Pepe Gaitán's Marginal Art Anna PRAVDOVÁ - Matière à imaginer : Jan Krížek Valérie ROUSSEAU - Réflexions sur les oeuvres de Saint-Alban

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Lieu de l'événement :

Salle Rhône 1
Centre de Congrès de

69006 Lyon

Dates et horaires :

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